La courte victoire du Maroc face à la Syrie en quart de finale de la Coupe Arabe (1–0) va bien au-delà du simple résultat. Derrière le score minimal se cache une performance tactiquement aboutie et riche en signaux pour la suite du tournoi. Dans cet épisode d’ADN MetaMatch, l’accent est mis sur le projet de Tarik Sektioui, la structure de l’équipe et l’impact des profils clés comme Harimat, Bouftini, El Karti ou encore Walid Azaro. Le match devient ainsi un laboratoire grandeur nature pour tester les idées de jeu, la gestion des espaces et la capacité du groupe à répondre à l’intensité internationale. Cet article revient sur les points forts, les limites et les perspectives ouvertes par ce quart de finale.
Une victoire courte mais pleine de signaux forts
Au-delà du 1–0, le Maroc a surtout envoyé un message : l’équipe progresse collectivement. Face à une Syrie souvent acculée dans son camp, les Marocains ont contrôlé l’espace et le rythme, passant la majorité du temps de possession dans le tiers offensif ou au milieu, loin de leur propre surface. Cette maîtrise territoriale montre une sélection capable d’imposer son tempo, d’installer le jeu dans la moitié adverse et de limiter les transitions dangereuses. La marge au score reste fragile, mais la structure globale du match indique une équipe qui commence à savoir gagner en contrôlant, et pas seulement en réagissant.
Le projet Sektioui : continuité et identité de jeu
Tarik Sektioui ne construit pas à partir de zéro. Son travail avec les locaux en CHAN, puis avec les espoirs aux Jeux Olympiques, se prolonge dans cette Coupe Arabe à travers une identité de jeu reconnaissable. La volonté de repartir court depuis l’arrière, de densifier le milieu avec un six qui redescend entre les centraux, et d’animer les half-spaces avec des milieux créatifs est désormais une constante. Cette continuité facilite l’intégration des joueurs et donne des repères clairs au groupe. Le match contre la Syrie illustre ce projet : une équipe organisée, cohérente entre ses lignes, qui sait ce qu’elle cherche à faire avec le ballon. À terme, ce type de travail pourrait servir de passerelle intéressante vers l’équipe A de Walid Regragui.
Clés tactiques de Maroc – Syrie : structure, pressing et zones
Sur le plan tactique, le Maroc s’est présenté en 4-2-3-1, avec Bouftini et Saadan en charnière et Harimat capable de redescendre pour former une ligne de trois en relance. Ce mécanisme a permis de créer une supériorité numérique face au pressing syrien et d’ouvrir des couloirs pour les latéraux. Plus haut, El Karti occupait l’intervalle entre les lignes, tandis que les ailiers repiquaient à l’intérieur pour libérer les couloirs. Le pressing à la perte a également été une arme importante : en restant haut et compact, le Maroc a rarement laissé la Syrie sortir proprement. Les statistiques territoriales évoquées dans l’épisode confirment cette impression : la majorité du jeu s’est déroulée loin des 30 derniers mètres marocains, signe d’un bloc qui vit dans le camp adverse.
Les hommes forts : Harimat, Bouftini …
Plusieurs individualités se dégagent de cette rencontre. Harimat, d’abord, incarne le cœur du système : il court, compense, se propose en relance et n’hésite pas à plonger entre les défenseurs centraux pour sécuriser la construction. Bouftini, lui, confirme son statut de central moderne, capable de défendre haut tout en assurant une première passe propre. El Karti, même en deçà de ce qu’il peut offrir, reste un relais important entre le double pivot et la ligne offensive. Enfin et en sortie de banc, Sabir Bougrine apparaît comme un joker technique idéal pour casser des défenses fatiguées.
Quelles perspectives pour le Maroc en Coupe Arabe ?
Ce quart de finale ouvre des perspectives intéressantes pour la suite de la Coupe Arabe. D’un côté, le Maroc montre qu’il possède une base tactique solide, une identité claire et des joueurs capables de performer dans un contexte international. De l’autre, certaines limites persistent, notamment dans la gestion des duels et la capacité à se mettre à l’abri au score. À l’approche d’un possible choc face à l’Algérie ou aux Émirats, ces détails feront la différence entre un beau parcours et un vrai titre. Si l’équipe parvient à maintenir son niveau d’intensité, à mieux gérer ses ressources physiques et à gagner en réalisme offensif, elle a toutes les raisons de viser haut – et pourquoi pas une victoire historique dans cette édition de la Coupe Arabe.
