La Coupe du Monde 2026 s’annonce historique à plus d’un titre : première édition à 48 équipes, co-organisée par les États-Unis, le Mexique et le Canada, et format totalement repensé. Au milieu de ce décor XXL, le tirage au sort a offert au Maroc une affiche qui fait déjà parler : un groupe avec le Brésil, l’Écosse et Haïti. Une combinaison qui rappelle certains souvenirs de 1998, tout en ouvrant un nouveau champ de possibles pour les Lions de l’Atlas. Cet article, inspiré d’un épisode du podcast Nahdro fi l-balon, propose une analyse détaillée des forces en présence, des risques et des opportunités pour le Maroc. Entre respect des grands noms et lucidité tactique, on tente de répondre à une question simple : le Maroc peut-il raisonnablement viser le deuxième tour ?
Un tirage qui rappelle 1998, mais dans un Mondial très différent

Ce groupe Brésil–Maroc–Écosse–Haïti provoque naturellement un écho avec la Coupe du Monde 1998, où le Maroc croisait déjà la route d’une grande nation européenne et d’un outsider accrocheur. La différence majeure, c’est le contexte : 2026 se jouera sur trois pays, avec plus d’équipes, plus de déplacements et une densité de matchs jamais vue. Pour les Lions de l’Atlas, ce tirage propose un mélange de prestige (Brésil), de défi tactique (Écosse) et d’obligation de résultat (Haïti). On n’est ni dans un “groupe de la mort” ni dans un tirage cadeau : tout dépendra de la façon dont le staff et les joueurs aborderont chaque rencontre, mentalement et stratégiquement.
Le Brésil d’Ancelotti : un géant en transition mais toujours dangereux
Le Brésil version Carlo Ancelotti arrive à ce Mondial dans une phase de transition. Les résultats mitigés en qualifications sud-américaines ont montré une équipe moins souveraine qu’à l’accoutumée, parfois en difficulté dans le jeu collectif. Pourtant, ligne par ligne, le talent reste impressionnant : une attaque bourrée de profils créatifs et mobiles, un milieu capable de tenir le ballon et un réservoir défensif riche en joueurs habitués aux joutes européennes. L’apport d’Ancelotti pourrait justement être de transformer ce potentiel individuel en bloc plus cohérent, surtout dans les grands matchs couperets. Pour le Maroc, ce match sera un test de maturité : savoir souffrir sans se désorganiser, exploiter les espaces laissés par les stars brésiliennes et, surtout, croire qu’un résultat positif est possible sans tomber dans l’excès de respect.
Écosse et Haïti : deux profils piégeux que le Maroc doit prendre très au sérieux
L’Écosse n’a pas le palmarès du Brésil, mais c’est une sélection dure au mal, structurée, avec plusieurs joueurs rodés à la Premier League. Physiquement présents, solides sur coups de pied arrêtés, capables de presser haut ou de défendre bas, les Écossais représentent le prototype de l’adversaire “piège” pour les équipes qui aiment avoir le ballon sans toujours réussir à casser les blocs. Haïti, de son côté, incarne plutôt le profil du petit poucet compact, prêt à fermer les espaces et à frapper en transition sur quelques talents offensifs isolés. Pour le Maroc, ces deux matchs seront peut-être encore plus décisifs que celui face au Brésil : c’est en gérant bien ces rencontres, en maîtrisant le tempo et en évitant les erreurs individuelles, que les Lions de l’Atlas peuvent se rapprocher du deuxième tour.
Les chances réelles du Maroc : entre ambition et réalisme tactique
Par rapport au groupe de 2022, celui de 2026 semble légèrement plus abordable sur le papier. Le Maroc dispose désormais d’une expérience solide des grandes compétitions et d’un effectif qui connaît les exigences du haut niveau. Mais la qualification ne se jouera pas seulement sur la qualité des noms : elle dépendra de la cohérence des choix du sélectionneur, de la gestion des états de forme et de la capacité à adapter le plan de jeu à chaque adversaire. Le Maroc devra probablement viser au minimum quatre à cinq points, ce qui suppose au moins une victoire (Écosse ou Haïti) et un résultat positif face à l’un des deux autres. L’enjeu sera aussi de corriger les lacunes observées récemment, notamment la difficulté à attaquer les blocs bas et la nécessité de stabiliser la charnière centrale autour de cadres comme Nayef Aguerd.
Un Mondial à trois pays : un défi inédit pour les supporters marocains
Au-delà du terrain, la Coupe du Monde 2026 représente aussi un immense défi logistique pour les supporters. Suivre le Maroc d’une ville à l’autre, voire d’un pays à l’autre, impliquera des coûts de transport, d’hébergement et d’organisation considérables. Beaucoup de fans devront choisir entre suivre une phase précise (par exemple, uniquement les matchs de poules) ou se limiter à une seule ville. Cette réalité risque de créer une fracture entre ceux qui pourront se déplacer et ceux qui vivront l’événement à distance. Pour autant, on peut s’attendre à voir une diaspora marocaine très active en Amérique du Nord, prête à porter les Lions de l’Atlas, même si tous les supporters ne pourront pas faire le voyage. C’est aussi là que le rôle des médias, podcasts et plateformes comme “Nahdro fi l-balon” devient important pour faire vivre le Mondial autrement.
